Un bébé de 18 mois exposé aux écrans a 250% de risque de consulter un orthophoniste quand il grandira. 68% des enfants de deux ans regardent tous les jours la télévision. Un enfant de 12 ans passe en moyenne 5 heures par jour devant un écran, soit 2500 heures par an.

Ces chiffres vous font froid dans le dos ? À nous aussi.

Aujourd’hui, notre quotidien est hyper connecté. De plus en plus de parents permettent à leurs enfants d’accéder aux écrans : smartphone, tablette, ordinateur portable, console de jeu. Certains pensent bien faire en y voyant un aspect « pédagogique », d’autres veulent simplement un moment de répit.

Aucun jugement n’est porté sur ces parents. Le but de cet article est de sensibiliser aux conséquences néfastes de la surexposition aux écrans sur nos enfants qui sont, malheureusement, peu connues ou souvent négligées.

 

La surexposition aux écrans des plus jeunes enfants (entre 0 et 3 ans) peut venir perturber leur développement cognitif. À cet âge là, l’enfant a besoin de toucher, d’attraper, de sentir, de mordre, de jeter, de découvrir tout ce qui l’entoure. Quant à l’écran, il est immobile et ne répond pas. La relation est passive, il n’y a aucune interaction.

Au contraire, il s’agit d’une surstimulation de l’enfant qui peut lui causer du stress et faire naître en lui un sentiment d’insécurité.

En parallèle, l’enfant a besoin d’interagir et de communiquer avec son interlocuteur. C’est ainsi qu’il développe sa façon de s’exprimer et de se faire comprendre. La surexposition aux écrans empêche le développement du langage.

En grandissant, cela peut entraîner des troubles à ce niveau là. Alors que l’enfant est omnubilé par les écrans, il n’interagit quasiment plus avec ses principaux interlocuteurs. Son langage est très limité et restreint. Il se peut même qu’il développe des troubles du langage qui nécessite l’intervention d’un orthophoniste voire même un retard de langage.

Ce n’est pas tout ! L’addiction aux écrans est telle que cela impacte le sommeil de l’enfant. L’exposition à la lumière bleue des écrans a pour effet de perturber l’horloge biologique. L’excitation que cela entraîne retarde l’endormissement et perturbe grandement le sommeil qui ne sera pas de qualité. Alors que le sommeil est primordial au bon développement de l’enfant, il est altéré à cause des écrans.

De plus, alors que l’enfant reste concentré des heures devant un écran, il perd un temps considérable pour se dépenser dans des activités physiques, excellentes pour la santé. Il devient sédentaire. En parallèle, le grignotage devant la télévision ou le smartphone est quasiment inévitable. À long terme, le manque d’activité physique et le grignotage peuvent entraîner des problèmes de surpoids voire d’obésité et toutes les fâcheuses conséquences qui en découlent.

 

La surexposition aux écrans a aussi des conséquences sur le comportement de l’enfant. Totalement addict à son smartphone ou à sa tablette, il ne peut supporter qu’on lui retire l’objet de son désir. Il développe une grande intolérance à la frustration et peut même devenir violent alors qu’il n’avait jamais eu ce trait de caractère auparavant.

Cela peut découler sur des crises de colère complètement ingérables où l’enfant fini par obtenir ce qu’il souhaite car rien d’autres qu’un retour aux écrans ne peut le calmer. C’est un véritable cercle vicieux.

Agressif, violent, colérique, il agit sous l’emprise des écrans comme n’importe quelle autre dépendance.

 

Vous vous doutez bien que les conséquences citées au-dessus impacteront directement la scolarité de l’enfant surexposé aux écrans.

Le manque de sommeil entraîne inévitablement le manque de concentration en classe. L’enfant est fatigué et ne peut assister correctement à ses cours. L’apprentissage est altéré.

Au contraire, certains enfants font preuve d’une hyperactivité qui est très difficile à gérer. L’enfant ne peut se concentrer plus de quelques minutes sur une tâche, il va dans tous les sens. Alors que les informations sur un écran fusent de tous les côtés, la vie réelle paraît beaucoup trop calme et trop lente. Habitué à être surstimulé, l’enfant s’ennuie en classe et est complètement éparpillé.

Ces deux états peuvent entraîner une grande frustration chez lui. Il aura du mal à canaliser et exprimer ses émotions.

 

La surexposition aux écrans peut entraîner le repli sur soi de l’enfant. Alors qu’il n’interagit que très peu avec ceux qui l’entourent, le lien social se perd. Il ne trouve plus aucun intérêt à discuter avec sa famille ni même à passer du temps avec eux.

Si ses amis ne partagent pas le même intérêt pour les écrans, il s’en éloignera.

Quant aux personnes extérieures, il n’y prête que peu d’attention. Il manque de sociabilité et la vie en collectivité devient difficile pour lui.

S’il est exposé à des contenus inadaptés à son âge comme les jeux vidéos par exemple, la violence et la haine seront la norme. Dans le pire des cas, il développera une insensibilité parfois déroutante.

 

Fort heureusement, la situation n’est pas irréversible. Il suffit d’encadrer votre enfant et de lui poser les limites nécessaires à son bon développement.

Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) et l’American Academy of Pediatrics (AAP) ont donné les instructions suivantes :

  • avant 3 ans, aucun écran
  • entre 3 et 6 ans, 20 minutes de télévision par jour maximum, accompagné d’un adulte (jeux vidéos, Internet et réseaux sociaux interdits)
  • entre 6 ans et 9 ans, 30 minutes d’écran maximum par jour toujours accompagné (hors Internet et réseaux sociaux).
  • à partir de 9 ans, Internet est autorisé
  • l’utilisation des réseaux sociaux est autorisée seulement après 12 ans.

 

Si vous souhaitez creuser le sujet, n’hésitez pas à consulter le documentaire de Raphaël Hitier « Génération écrans, génération malade ? » ainsi que le site Internet  https://www.3-6-9-12.org/

 

Naturellement,

L’équipe Peau d’Enfant

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